Une histoire de noël (première partie)

26 décembre 2012Une histoire de noël

Pendant les vacances, nous vous proposons de découvrir un conte de noël spécialement écrit pour Autourdemontparnasse.fr. Un conte en quatre parties dont voici le premier épisode.

Il vous est offert par Sandrine Gauvin, auteure et scénariste. Elle a co-écrit la pièce pour enfants « Pinocchio, d’après l’étrange rêve de monsieur Collodi » qui se joue actuellement au Lucernaire.

Je vais vous raconter une histoire… certains y verront que folklore, conte et grimoires… mais d’autres y décèleront la magie… la vraie… l’unique… celle des histoires de Noël.

Il était une fois…

Chapitre 1 – Lui

Cela faisait longtemps que je vivais dans ce quartier, Montparnasse… J’y avais mes habitudes, mes flâneries, mes adresses favorites. Mais tout avait changé dans ma vie depuis l’arrivée de ma voisine quelques mois plus tôt. Ma jolie demoiselle, comme j’aimais l’appeler, avait posé ses valises un matin d’août, dans l’appartement juste en face du mien. Elle était tellement belle, et gracieuse … Il me semblait que j’entendais son rire flotter autour de moi.
Dès lors, il n’y eut plus qu’elle dans ma vie, mon quotidien se calquant progressivement sur le sien.

Une fois même je l’avais suivi toute une journée. Oui je sais c’est un peu bizarre, mais j’ai toujours été un être timide. C’est vrai, j’aurais pu sonner chez elle, mais pour lui dire quoi ? « Bonjour, je suis votre voisin d’en face, je vous observe depuis longtemps et… » Vlan ! Elle n’aurait rien compris à ce que je lui raconte, claqué la porte au nez et mis des rideaux à ses fenêtres ! N’étant pas un grand communicant, je préférais rester dans l’ombre.
Je crois qu’elle était aussi solitaire que moi. Elle sortait peu, et personne ne venait chez elle.
Nous passions nos soirées ensemble, elle dans son salon, et moi derrière ma fenêtre.

Ce soir-là, chacun s’agitait pour préparer son repas de fête. Les rues se désertaient au fil des minutes, les retardataires courant dans la neige pour rejoindre leur famille. Pas de doute, c’était noël.

Ma jolie demoiselle était en cuisine. Je ne pouvais pas voir cette pièce de chez moi mais je connaissais ses habitudes. Elle avait mis son tablier vert, cela signifiait qu’elle allait cuisiner. J’avais rarement vu quelqu’un mettre autant de passion et de temps à cuisiner et être aussi déçu du résultat. Elle ne finissait jamais son assiette et semblait bien souvent abattue après avoir goûté ses créations. La pauvre, je crois qu’elle était vraiment une très mauvaise cuisinière mais j’admirais sa détermination à toujours recommencer !
Quand elle ne ratait pas ses plats, elle lisait. Elle avait une immense bibliothèque avec des centaines de livres plus beaux les uns que les autres, des modèles anciens, avec des dorures, de toutes tailles et de toutes épaisseurs. Elle restait des heures à feuilleter les livres et revenait chaque semaine avec de nouvelles trouvailles. Peut-être était-elle professeur d’histoire… ou mieux encore… historienne. Je l’imaginais en conférence sur les origines du monde, face à un amphithéâtre bourré à craquer, en admiration devant elle, l’écoutant hypnotisé, pendant des heures. Oui, je sais, je ne suis pas très objectif mais je suis amoureux.
Bref, revenons à ce soir-là.
Je passais le temps en jouant avec les guirlandes du sapin quand je l’aperçus. Mon cœur se comprima d’un coup, mon souffle se coupa et il me sembla que le sol se dérobait sous moi. Elle n’était plus dans sa cuisine mais sur le rebord de la fenêtre du salon. Elle semblait dire quelque chose, une prière peut-être ? Non, ce n’était pas possible, ma jolie demoiselle ne pouvait pas faire ça ! Il fallait que je l’en empêche … je me mis à lui parler, mais elle ne m’entendit pas, normal, j’ai toujours eu une voix fluette… je m’époumonais de toutes mes forces et dans un cri désespéré, je lui hurlais de ne pas sauter. Elle regarda soudain dans ma direction. Je m’arrêtais net, j’étais moi aussi en équilibre sur le rebord de ma fenêtre.

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