Promenade ouverte sur la petite ceinture

3 septembre 2013Idées sorties

Une portion de la petite ceinture au sud du 15e arrondissement est désormais ouverte au public. La promenade s’étale pour l’instant sur 900 mètres entre les rues Olivier de Serres et Desnouettes. D’ici fin septembre, il sera possible d’aller jusqu’à la place Balard.

Ces 1,3 km de balade loin des voitures font partie d’un grand projet de reconquête de la petite ceinture, cet ancien chemin de fer aujourd’hui abandonné. La mairie de Paris, en accord avec Réseau Ferré de France (RFF), a décidé de réaménager cet espace abandonné. Si elle a encore vocation à accueillir des trains sur certains tronçons, la petite ceinture devrait se transformer en lieux de vie dans toute la partie couvrant les 13e, 14e et 15e arrondissements.

Le 24 août 2013, le chemin entre les rues Desnouettes et Olivier de Serres est devenu une promenade. L’accès à cette portion de la petite ceinture se fait par la rue Olivier de Serres, en face du n°99, par ascenseur ou par des escaliers. À l’autre bout, des escaliers donnent sur le 82, rue Desnouettes, en attendant l’ouverture du portail du 43bis qui devrait offrir un accès aux personnes handicapées.

Pauline, John, Audrey, Julie et Katrina, profs en pré-rentrée.

Parole de promeneurs

Tous les promeneurs rencontrés louent le silence. Julie a découvert avec quatre collègues l’existence de cette promenade alors qu’elle était simplement allée à la boulangerie. « On n’entend presque pas la route » se réjouit-elle. Ces cinq profs de l’école du CERENE se sont retrouvés à manger assis sur les rails, regrettant qu’il y ait si peu de bancs.

Jacques, riverain de la petite ceinture, apprécie la balade, mais ces lieux ne seront « jamais aussi bien que la coulée verte » juge-t-il, « il aurait fallu enlever des rails et faire de vrai jardins ». Geneviève et Jackie sont d’accord sur ce dernier point « cela manque de plante », en revanche elles trouvent « très bien d’avoir conservé les rails » en souvenir de l’ancienne fonction de cette petite ceinture.

Gérard et Sylvie s’amusent beaucoup de voir l’arrière des immeubles. Au contraire de Vincent et Quentin*, 16 ans, qui les jugent affreux. De toute façon, ils n’aiment pas cette promenade, ils préfèrent la partie sauvage, et interdite, qu’ils ont parcouru plus à l’Est, « c’est mieux, il y a plus de suspens » explique l’un d’entre eux.

Raphaël, Nicolas et Pascal.

Gérard et Sylvie.

Henri et Jacques.

« Il ne manque que la mer »

« L’ascenseur mène à des escaliers. » Laurent, jeune père de famille, est un peu agacé d’avoir dû porter la poussette d’Axel, son petit dernier. « L’idée est très bonne, mais la réalisation un peu moins » dit-il avant de s’hasarder à trouver une explication : « un trop petit budget ». « Ça manque de plantes et les lattes en bois sont disposées de sorte qu’il est impossible de faire de la trottinette » au grand dam de Mathis, l’aîné de la petite fratrie.

L’entrée du 43bis, rue Desnouettes est pour le moment réservée aux habitants.

Philosophe, Brigitte balaie la critique « ce n’est pas fait pour ça ». Sur son banc, en train de lire à l’abri d’un arbre, elle regrette seulement qu’il n’y ait pas la mer… Mais surtout pas assez de bancs. C’est aussi l’avis de Raphaël, Pascal et Nicolas. Ces trois collègues travaillent à deux pas, ils font leur pause casse-croûte et comptent bien y revenir tant que le temps le permettra. Comme Laurent, ils ont noté que l’ascenseur côté rue Desnouettes menait à des escaliers et ils ne se privent pas d’en rire.

Ils ignorent que si l’ascenseur de la rue Desnouettes n’est pour l’instant pas accessible aux personnes handicapées, le portail du 43bis de cette même rue devrait prochainement être ouvert. C’est par la cour de cet immeuble que se fera l’accès en pente douce à la promenade.

Rencontre avec  Fabienne Giboudeaux, adjointe au maire de Paris chargée des espaces verts.

Autourdemontparnasse : Les promeneurs ont le sentiment que les travaux ne sont pas terminés, qu’il manque des bancs et des plantes. Va-t-il y avoir des changements ?

Fabienne Giboudeaux : Ce n’est pas fini car la petite ceinture doit être ouverte jusqu’à la place Balard, 300 mètres après la rue Desnouettes. Pour le reste, il n’y aura pas plus de bancs ou de plantes. À Paris, on a la culture des jardins, mais ce n’est pas un jardin, c’est une promenade. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’aire de jeux. Nous avons mis quelques bancs pour les personnes âgées, pour qu’elles puissent se reposer. Il n’y a par exemple pas non plus de poubelles, c’est délibéré de notre part, c’est un test. C’est pour ces raisons qu’à l’entrée, un panneau dit bien « promenade déroutante ».

*Leurs prénoms ont été modifiés.

La promenade en photos

     

Les horaires d’ouvertures annoncés par la mairie de Paris :

Ouverture en semaine : 9h
Samedi, dimanche et jours fériés : 9h30

Fermeture :
Du 1er octobre à l’horaire d’hiver : 18h30
De l’horaire d’hiver à la fin février : 16h45
Du 1er mars à l’horaire d’été : 18h
De l’horaire d’été au 30 avril : 19h30
Du 1er mai au 31 août : 20h30
Du 1er septembre au 30 septembre : 19h30


En vert le parcours actuel, en noir le futur parcours, en bleu, les points d’accès.

À terme, deux autres accès sont prévus place Balard (avec un ascenseur) et place Guillemard.

Photos : Lucas Malterre.

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