Vagabondages : tranches de vies sud-américaines à la Fondation Henri Cartier-Bresson

29 novembre 2013Expositions

Entre l’Ile de Chiloé et Puerto Montt. Chili, 1957.
© Sergio Larrain/Magnum Photos

Les photographies de Sergio Larrain sont exposées jusqu’au 22 décembre à la Fondation Henri Cartier-Bresson dans le 14e arrondissement. Ces œuvres de fin 1950 début 1960 dégagent une profonde et poignante humanité.

Dans un premier temps entre le Chili et le Pérou, le périple de Sergio Larrain (1931-2012) est fait de regards, de sourires, de vie. Il photographie les gens dans leur quotidien plus ou moins désœuvré. En point d’orgue ces enfants qui jouent, ils semblent heureux, insouciants, et pourtant au détour d’un texte, la réalité se rappelle à nous, ils sont abandonnés, miséreux et promis à la délinquance.

Le photographe est rapidement appelé à Londres, il y capture les individus au milieu de la foule. Les murs, la route, lisses et propres sont le support froid de vies qui passent. Les gens semblent s’écouler à toute vitesse dans ces rues aux angles parfaits, où tout glisse.

Passage Bavestrello, Valparaiso. Chili, 1952.
© Sergio Larrain/Magnum Photos

Mystique

La deuxième partie de l’exposition confirme cette drôle de dualité, là où il y a du moderne, il y a moins d’humain. De Paris, il retient les murs, les gens n’en sont que le décor. L’Italie, qui a gardé sa part de ruralité, n’en devient que plus humaine.

Le clou de l’exposition se trouve à cet étage, à Valparaíso au Chili. Il raconte : « les petites filles qui descendent un escalier fut la première photo magique qui vint vers moi. » Mystique, il gratte la misère et y trouve de la magie et de l’humanité.

La nuit, il s’aventure dans l’univers de la fête et des prostituées. En noir et blanc comme pour le reste de l’exposition, il y capture un quotidien qui ne semble ni choisi ni subi.

Là où l’exposition America Latina 1960-2013 de la Fondation Cartier pour l’art contemporain raconte la misère et le poids de la violence, l’œuvre de Sergio Larrain à la Fondation Henri Cartier-Bresson s’arrête sur la vie qui éclot en son sein.

La Ruche. Paris, 1959.
© Sergio Larrain/Magnum Photos

Exposition Vagabondages, photographies de Sergio Larrain, jusqu’au 22 décembre.

La Fondation Henri Cartier-Bresson est située 2, impasse Lebouis dans le 14e arrondissement. L’entrée est à 6€ en plein tarif.

Agrandir le plan

Partagez cet article :

 

☰ Article précédent : | Article suivant :

Leave a Reply